La croyance est un rapport entre soi et l’existence. Elle est donc subjective.
D’ailleurs, personne n’a la même croyance. Si la croyance est positive, elle éloigne de la peur et du doute ; si elle est négative, c’est l’inverse.
L’existence étant mouvement et expérimentation, il est toujours possible de rectifier sa croyance, de passer d’une croyance infantile à une croyance plus élaborée, et ceci grâce à la réflexion (cerveau) et le ressenti (cœur). Mais il est toujours possible de s’enfoncer dans une croyance irréfléchie, émotionnelle, d’être sous son influence et sous son emprise.
Cette attitude d’aveuglement (fanatisme, sectarisme) met en lumière son contraire ainsi que la nécessité de se détacher de ses croyances limitantes ou de les utiliser à bon escient pour faire naitre l’amour.
Pourquoi l’amour ?
Parce que l’amour, on se rend bien compte qu’il est essentiel
quand il n’y en a plus.
Croire, penser, aimer, agir font alors bon ménage.
Malheureusement, on croit toujours plus que l’on aime ; c’est bien pour cela, que plus on cherche à avancer dans une vie spirituelle large et ouverte, plus la croyance devient inutile. L’accent n’est plus porté sur ce qu’il faut croire ou pas croire, mais sur le « penser et le faire », sur l’action de se libérer, de se libérer de ce qui empêche l’amour, à savoir intérieurement, l’emprise physico-psycho-émotionnelle, l’emprise culturelle, extérieurement les lois, les dogmes, les idéologies.
En somme, il ne faudrait croire qu’en l’amour, l’expérimenter, l’accomplir [Rév d’Arès 35/6] pour le faire exister sur tous les plans.
La pensée est le premier lien avec ce qui est. La croyance est de la pensée interprétée selon soi, c’est-à-dire selon son intelligence limitée.
L’amour est la valorisation de ce qui est, mais aussi l’identification à la Vie (le Père trop aimant, Rév d’Arès 12/7), la Vie Qui transcende le temps, l’espace, le mal, la maladie, la mort.
Cette vie aimante que l’on se donne (Dieu et moi), qui dépasse ainsi la vie première imposée par les organes des sens humains, permet de s’habituer à utiliser les organes des sens divins pour voir, entendre, sentir Sa Présence. Si les hommes avaient multiplié leurs yeux pour ne pas Me quitter du regard, Je Me montrerais aux hommes (36/2).
La Terre est une Création divine.
N’est-il pas naturel qu’il y règne l’amour comme type de relation entre tout ce qui est vivant ?
Charlie
Réponse du témoin de La Révélation d’Arès : Michel Potay
Très beau, dense et précis commentaire, que j’ai lu avec grande joie et grand intérêt. Merci du fond du cœur pour lui, mon frère Charlie.
Oui, « la croyance est un rapport entre soi et l’existence ; elle est donc subjective. »
Croire est un sujet sur lequel réfléchir est important pour plusieurs raisons, mais ce qui me paraît être peut-être la principale est le fait historique, depuis la fin du paganisme et l’apparition du monothéisme, que la croyance a fait verser plus de sang que ne l’ont fait les questions de raison.
la croyance a fait verser plus de sang
que ne l’ont fait les questions de raison.
Autrement dit, jamais concept n’a suscité autant de passion et d’injustice que la croyance.
Je me souviens pendant l’occupation allemande avoir lu au lycée une brochure, distribuée par la propagande nazie, où il était dit que « c’est la façon qu’ont les Juifs de croire en leur Dieu qui a contribué à en faire la vermine du monde » (dit de mémoire). Les terroristes islamistes tuent en criant « Allah ou akbar » voulant dire : Mort à ceux qui ne croient pas en Allah. Du massacre des Cathares aux massacres de la Guerre de Trente Ans en passant par la st-Barthélemy, la passion meurtrière a eu pour cause le fait que les Protestants ne croyaient plus comme l’Église Catholique voulait que les gens croient.
Le dédoublement ou la dissociation de la croyance « officielle » a été vu depuis quelque douze siècles comme une scission criminelle — Dans l’antiquité le fait de croire à d’autres dieux n’entrainait pas de haine et de condamnation, encore que le condamnation de Socrate…
C’est évidemment parce que la folie criminelle peut obscurcir et criminaliser l’esprit de celui qui n’accepte pas la croyance de l’autre, que l’amour est de plus en plus indispensable pour que le société vive en paix et travaille en commun au bonheur de tous, quels que soient les couleurs de leurs espérances.
Or, je suis toujours inquiet quand, écoutant les discours politiques, je n’y perçois jamais, mais alors jamais le mot amour ou amour du prochain. Dimanche dernier 27 juin, nous déjeunions, mon épouse et moi, chez un homme qui a quelque importance dans la société, et qui me dit : « Au début de son existence la Société des Missions Étrangères de Paris eut un vicaire apostolique (supérieur) qui disait aux missionnaires envoyés en Asie : Ne touchez pas aux religions ! Respectez les religions locales. Contentez-vous de faire valoir l’amour de Jésus Christ. » En entendant cela, une grande chaleur envahit alors mon âme et mon cœur et je lui répondis : « C’est exactement la position des Pèlerins d’Arès du petit reste : ‘Qu’importe ce que tu crois ! Garde ta religion, crois ce que tu veux, c’est sans importance si tu deviens pénitent, c’est-à-dire aime, pardonne, fais la paix, réfléchis avec le cœur et libère-toi de tous préjugés et deviens apôtre de cet amour-là, même si c’est beaucoup plus difficile qu’on ne croit !’
Autrement dit, ce n’est pas ce que tu crois, mais c’est ce que tu fais de bien qui te sauve. » Notre hôte me serra les mains. Nous avions jeté entre nous le pont de l’amour. C’est ce que vous dites autrement par votre commentaire.
Ce n’est pas ce que tu crois,
mais c’est ce que tu fais de bien qui te sauve.
Il y a supériorité intrinsèque de l’amour sur toute croyance. Les facteurs extérieurs, historiques, traditionnels, religieux, superstitieux, etc., jouent certes un certain rôle, mais très secondaire, parce que la croyance, comme vous dites, est forcément relative, et j’ajoute, parce qu’elle n’est exprimable qu’en mots et que les mots ne sont que des choses, ils ne sont pas vivants.
Or, nous, nous vivons ; nous, nous sommes Enfants de la Vie et pour l’heure la vie ne se comprend pas en mots mais en vie… Qu’est que la vie ? Si les hommes pouvaient répondre à cela, le monde changerait bien tout de suite.
Pour l’heure, le silence est le meilleur conteur de la vie, parce que le silence seul peut, tant bien que mal, donner une forme compréhensible à l’irrationalité de l’incompréhensible.
Qu’est-ce que la vie ? La science elle-même ne peut pas le dire. Aussi, si la croyance ne peut s’exprimer qu’en mots, elle n’est que chose, quelle qu’elle soit, et pur objet de surface ; elle n’a pas de Fond.
Le Fond des Fond (Rév d’Arès xxxiv/6) est inévitablement silencieux, muet, inexprimable par un son, irreprésentable par une idée.
Le Fond des Fonds c’est l’au-delà de la croyance, car la croyance comme la chair meurt.
Michel Potay